Architecture rayonnante de la Renaissance italienne, le Palais Farnèse est un témoignage de finesse et d'élégance artistique. Un des palais les plus remarquables de cette période florissante et du renouveau artistique.
Alexandre Farnèse, cardinal, achète à la fin du XVème siècle une résidence proche du Campo dei Fiori, ancienne place de Grève où trône la statue de Giordano Bruno, philosophe dominicain, déclaré hérétique par l’Eglise et brulé vif sur la place. De nos jours, la place accueille un marché de Rome.
Antonio da Sangallo il Giovane, nommé architecte, fera de cette résidence palatine un lieu somptueux, à l'image d'un idéal de la Renaissance italienne et de la superbe du futur Pape Paul III. Le Palais épouse une réflexion de l'architecture de la maison romaine antique, forme quadrilatérale doté d’un cortile agissant comme puits de lumière. A la mort de Sangallo, Michel-Ange Buonarroti prend la direction des travaux. Il réalise la splendide corniche, une large bande de fleurs de Lys (symbole des Farnèse) et travaille sur la loggia en insérant un linteau de marbre surmonté des armoiries et des emblèmes pontificaux, la tiare et les clefs.
Le Pontifex Maximus rendra l'âme sans voir son projet achevé. Oh Que nenni ! La demeure doit marquer l'empreinte du feu Pontife, les architectes donc se succèdent et les travaux s'achèvent en 1589. Toujours sous l'égide des Farnèse, le Palais recevra les frères Carracci.
Originaires de Bologne, ils décoreront l’intérieur. Une décoration à fresco du Camerino et de la galerie. Quel triomphe ! Juchés sur leur char Bacchus et Ariane célèbrent avec faste leur union. Le dieu de la fête, du vin, lève une grappe de raisin telle une coupe triomphante, un calice ! Mi-homme mi-animal, faunes, satyres, ménades, cupidons forment le thiase dionysiaque et participent à cette célébration. On festoie avec grandeur au-dessus de la tête de notre cardinal! Une scène de bacchanales qui ouvre un pas vers le classicisme européen. Ce faste « indécent », les amours des dieux, attire la France.
Le Palais Farnèse avec le roi Soleil Louis XIV devient résidence des ambassadeurs des rois de France près le Saint Siège. Puis le siège de l'Ambassade de France en 1874 au royaume de VERDI, Victor Emmanuel II roi d’Italie et Père de la Patrie italienne.
Vendu à la France puis récupéré par le gouvernement italien, il continue toutefois à accueillir l'Ambassade de France qui s'est engagée au bon état de conservation de ce remarquable patrimoine artistique, culturel et historique de la Renaissance et symbole absolu des relations franco-italiennes.